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Hayden Cole
| Sujet: Hayden Cole Sam 20 Fév - 16:09 | |
| ♦ Identité Nom : Cole, le seul vestige de ses origines.
Prénom : Hayden, prénom étrange au sens abscons.
Âge :15 ans, même si c'est difficile à croire.
Date d’anniversaire :21 juin, le jour du Solstice d'été.
Camp : Partisan dévoué corps et âme.
Occupation : Elève à l'académie, membre de l'Armée Noire, aspirant prêtre d'Uen.
Magie avantagée :Hayden ne cherche guère à accumuler des connaissances magiques variées, se trouvant on ne peut plus satisfait s'il parvenait à une maîtrise complète de son Don si particulier. De fait, même s'il a une prédisposition pour l'eau et le feu, il n'a guère creusé dans cette voie jusqu'à présent. Ne désirant pas acquérir une maîtrise parfaite de ces éléments, il se contente simplement du don qui en découle, au risque d'écourter sa vie. De par l'élément du feu Hayden est un artificier hors normes et c'est le cas de le dire. En effet, les deux éléments antagonistes que sont l'eau et le feu forment une combinaison insolite et s'expriment en un Don singulier. Il lui suffit juste de quelques gouttes de sang et d'un claquement de doigt pour concentrer une puissance explosive magistrale sur l'élément souillé par le précieux fluide vital. Il lui suffit d'une entaille, habituellement se situant au poignet mais au fond n'importe quelle blessure ferait l'affaire du moment que c'est bel et bien son corps qui fait les frais d'une douloureuse coupure au scalpel. Dès lors, il est en mesure de faire littéralement exploser n'importe quel élément solide, matériel ou biologique qui se trouverait en contact avec son sang d'un simple claquement de doigt, déclencheur indispensable à l'explosion.
Le principal inconvénient de ce Don voyez-vous en dehors de la nécessité de se blesser soi-même, c'est qu'il ne s'accompagne pas d'une cicatrisation immédiate qui eut été infiniment plus pratique. Hayden perd donc son sang tout le long du temps où il fait usage de son Don, ce qui a pour conséquence de limiter considérablement sa capacité d'action du fait qu'il ne puisse permettre à l'hémorragie de durer trop longtemps sous peine de mettre sa propre vie en danger. De plus, sitôt l'hémorragie stoppée, il lui faut attendre un à deux jours, trois pour être tout à fait opérationnel, que ses cellules sanguines se soient renouvelées. Une contrainte très handicapante pour un Don offensif donc, car si Hayden ne l'utilise pas, il se retrouve démuni et vulnérable. Nous en arrivons donc à sa passion pour les tactiques en tout genre, les plans savamment préparés, sa hantise du gâchis ou de la précipitation. Vous pouvez être certain que si Hayden se lance dans la bataille c'est qu'il estime avoir de lourdes chances de réussir. Il sait qu'en cas d'échec c'est la mort qui l'attend.
Pour pallier à ce problème et pour optimiser l'utilisation de ce Don atypique, il s'entraîne régulièrement au combat au corps à corps. Oui, effectivement, quand on voit sa constitution, ça prête à sourire mais le fait est qu'il n'en devient que plus redoutable. Hayden est évidemment incapable de régler son compte à un adulte, qui plus est s'il est expérimenté, sur sa seule maîtrise, qui d'ailleurs reste relative, du combat à main nue. En réalité, il s'est plutôt fait une spécialité sans doute inégalée de l'esquive. C'est une véritable anguille qui ne semble pas éprouver de difficulté particulière à se retrouver dans des positions scabreuses tout à fait étonnantes pour ne pas dire irréalisables. D'une rapidité et d'une vivacité effrayantes, il évite souvent de justesse des coups qui auraient du s'écraser sur sa petite personne. Néanmoins, tout adversaire sensé éviterait le combat rapproché avec lui. Il lui serait trop facile de vous tacher de sang et de vous réduire à l'état de poussière.
Pour le reste, disons qu'il a beau voué un culte sans pareil à la merveilleuse déesse Uen, il n'empêche qu'il apprécie assez peu son humour douteux. La prédisposition qui lui pourrie l'existence depuis toujours ne peut être qu'une malédiction pour le punir d'une vie antérieure. Il entend ici sa prédisposition pour l'eau. A la fois trouble, changeant et éparpillé cet élément réuni toutes les caractéristiques de l'instabilité humaine et de sa duplicité. Comme considérer être béni quand vous découvrez que vous êtes un détecteur de mensonge portatif ? Néanmoins, cette affirmation est inexacte. Hayden sent instantanément qu'on lui ment avec une précision et une intensité qui ne laissent aucune place au doute et qui, s'étant plusieurs fois révélées fondées, le poussent à suivre son intuition et à lui faire confiance. Malgré tout, cette étonnante disposition n'est ni infaillible, ni omnipotente. En effet, Hayden ne perçoit avec une réelle intransigeance que les mensonges avérés et uniquement s'il les entend de la bouche du menteur. Un mensonge rapporté n'aura aucune valeur et ne pourra être soumis à son appréciation. En d'autres termes, il ne peut confirmer un mensonge que si la personne qui lui parle sait pertinemment qu'elle est en train de mentir. Il n'est pas nécessaire qu'elle y emploie une volonté de fer ou qu'il s'agisse d'un acte réfléchi du moment où au fond d'elle-même, elle sait qu'elle ne dit pas la vérité. Par ailleurs, Hayden ne saura valider une demi-vérité comme un mensonge. Les doutes seront élevés mais il aura besoin de précisions s'il veut être véritablement sûr de lui. Enfin, si la personne interrogée est intimement persuadée de dire la vérité, quand bien même les événements ou la réalité la démentiraient fermement, Hayden ne pourrait la qualifier de menteuse car il ne décèlerait aucune trace de mensonge en face d'une personne profondément convaincue de dire la vérité.
A ce niveau, il convient de faire remarquer quelques autres éléments qui ne manquent pas d'importance. Hayden ne contrôle pas cette faculté. Il est perpétuellement soumis à cette contraignante perception des mensonges des autres ce qui parfois lui pèse lourdement sur le cœur mais qui s'avère plutôt pratique dans sa quête pour la recherche d'une vérité et d'une sincérité absolue. Car, et c'est la seconde remarque déterminante, Hayden sait quand une personne ment. Ça ne veut pas dire qu'il sait quelle est la vérité pour autant. S'il vous demande si le ciel est bleu et que vous répondez qu'il est violet avec des points rose il saura que vous mentez mais ne saura pas pour autant la couleur du ciel. Seule les questions manichéennes lui permettent l'accès immédiate à la vérité. S'il vous demande si vous êtes heureux et que vous répondez oui alors que vous ne l'êtes pas, il saura que vous avez menti et en déduira naturellement que vous êtes malheureux. En fait, le meilleur moyen de garder ses secrets pour soi est encore de ne pas lui adresser la parole. Pour être honnête, d'une façon générale, c'est même une très sage décision qui ne fait pas uniquement référence à cette particularité détonante mais c'est un autre débat.
♦Précisions Caractère : Il est difficile de l'aborder, plus encore de le comprendre. Il méprise la superficialité, il se dérobe aux préjugés, il échappe aux repères classiques qui permettraient de le cerner. Déjà vous voilà perplexe, encore incertain du trouble dans lequel il vous a plongé. Fugitivement, vous percevez une vague sensation de danger. Rien qui ne soit concret, rien qui ne soit précis, rien qui ne justifie ce qu'il n'a encore fait. Non, au premier regard Hayden n'a rien d'une menace. Il se montre enjoué, agréable, sympathique, prévenant, patient, humble et réservé. Son apparente sociabilité ne s'entache ni d'une exubérance aussi ridicule qu'affligeante, ni d'une inhibition froide et impassible. Entrain et aisance sont les premiers mots qui vous viendraient à l'esprit en le voyant converser, et ce quelque soit l'interlocuteur. Saupoudré d'un certain détachement, cette attitude amicale pourrait se montrer révélatrice d'une grande confiance en soi mais elle trahit surtout une approche calme et positive de son environnement. Hayden semble en effet incapable de perdre patience, de se laisser emporter par des émotions violentes, de se montrer impulsif et irréfléchi. Versatile cependant, il peut se montrer tour à tour passionné, amusé, intrigué puis désintéressé, agacé et indifférent sans se départir de ce flegme intriguant et irritant qui le caractérise. Son humilité s'accompagne d'une certaine réserve à parler de lui-même, d'un refus de se mettre tout à fait en avant, préférant de très loin les seconds rôles. Ses qualités d'écoute et la finesse de son intelligence n'en ressortent que plus naturellement, suscitant d'elles-même un magnétisme étrange envers le jeune homme. Néanmoins, cela ne l'empêche pas de se montrer parfois, même si cela demeure rare, théâtral, s'amusant surtout à déblatérer des propos en décalage avec le contexte, faisant ressortir le naturel de sa prestance de façon incongrue. Un comportement qui reste somme toute relativement banal associé à une certaine réserve qui lui confère discrétion et sympathie.
Néanmoins, Hayden se révèle rapidement aussi déconcertant qu'au premier abord. Dans un groupe, il est celui qui se trouve légèrement en retrait, qui observe en silence, qui sait se faire oublier s'il en éprouve le besoin. Une position idéale pour qui sait en tirer profit, et à ce jeu là Hayden est passé maître. Secret, il ne parle jamais spontanément de lui-même, évitant volontiers les questions dérangeantes par des jeux langagiers ou un sourire mystérieux. En réalité, il est peu démonstratif et n'est pas à l'aise sur un plan affectif, ne parvenant qu'à se montrer brusque et maladroit. Paradoxalement, il n'en devient que terriblement plus énigmatique et fascinant, une particularité qui influence l'approche que vous pourriez avoir à son égard. A la vérité, il apparaît vite qu'Hayden n'est pas qu'un simple gamin au caractère un peu effacé et timide trouvant du réconfort et de l'assurance au sein d'un groupe soudé ou derrière un meneur solide. Subtil, il sait habilement placer des suggestions, des propositions, des remarques qui rangent rapidement la majeur partie de ses interlocuteurs à son avis. Son calme détachement mêlé d'entrain rassure et sécurise tandis que son esprit logique fédère et apaise. Sous couvert d'être celui qui écoute, il est en réalité celui qui est écouté sans même qu'il soit fréquent que vous vous en aperceviez. Un art de la manipulation qui le met à l'abri de quelconques conflits inutiles et qui distrait son quotidien rythmé par un ennui profond.
A vrai dire, souvent las de ce rôle insipide qu'il s'applique patiemment et machinalement à mettre en œuvre auprès des autres, ces frêles créatures suffisamment dupes pour se laisser prendre au jeu, Hayden aime à le pimenter de répliques percutantes et atypiques qui contrastent souvent violemment avec son attitude agréable et décontractée. Il use et s'amuse grandement des doubles sens acerbes, quand bien même est-il le seul à les comprendre, et ponctue presque systématiquement ses paroles d'une ironie criante ou absconse qui se confond parfois avec une autodérision amère. A la fois persuasif et incisif, cet hypocrite de premier ordre alterne constamment entre une réserve énigmatique et une franchise détestable. Il est capable de laisser tomber une vérité des plus crues et des plus blessantes aussi simplement qu'il vous commenterait la météo. Impitoyablement sceptiques, cyniques et impertinentes, ses railleries sont des armes aiguisées qui savent viser juste et s'il se montre volontairement provocateur et blessant, c'est uniquement pour s'amuser de vos réactions, pour jouer avec vos sentiments, pour tromper la routine quotidienne. Sournois au delà de ce qu'il convient d'imaginer, il joue perpétuellement de faux-semblants et ses rapports aux autres manquent significativement de sincérité. S'il se trahit parfois, si vous finissez par réaliser qu'il n'est pas ce qu'il paraît, vous ne savez pas davantage quelle personnalité se cache sous les apparences futiles qui ne manquent pas d'ironie. De toute façon, pourquoi chercher à se montrer honnête et droit dans un monde déliquescent où règnent en maîtres le mensonge et la tromperie ? Évidemment, il n'est pas fairplay...mais à sa décharge vous ne l'êtes pas non plus.
Son manque de scrupules à ce niveau trouve son fondement dans sa prédisposition très particulière. Un présent empoisonné, insupportable, cauchemardesque... Une sensation perpétuelle et pénétrante qui lui assène régulièrement la douloureuse vérité : l'inexistence de la sincérité. Vous ne pouvez pas lui faire face et lui mentir sciemment sans qu'il ne s'en rende immédiatement compte. Quelque soit les tournures de phrases, quelque soit votre expérience en la matière, son intuition ne le trompera jamais même si parfois il préférerait ne pas savoir. Hayden n'a besoin que d'une simple condition pour confirmer un mensonge : entendre la voix d'une personne qui sache pertinemment qu'elle est en train de mentir. Une demi-vérité lui laissera des doutes tandis qu'un mensonge qui aura valeur de vérité dans l'esprit d'une personne ne pourra être détecté. Dans un monde où les relations aux autres sont dominés par les mensonges, il n'y a guère pire disposition que celle d'en prendre perpétuellement conscience, d'être continuellement déçu par ceux qui vous entourent, de ressentir régulièrement la solitude et l'incompréhension... A ses yeux, le plus frustrant n'est pas tellement de reconnaître les mensonges mais bien de ne pouvoir connaître la vérité. Il déteste aussi bien tout savoir que tout ignorer : certaines choses devraient demeurer dans l'ombre quand d'autres, se tourner vers la lumière. S'il devine ce qu'on lui dissimule par un esprit d'analyse à la fois observateur et calculateur, ces déductions ne sont pas toujours infaillibles et il oscille perpétuellement entre certitudes et mystères. Une inconstance qui l'agace et le met souvent face aux limites de son jugement et de son incapacité à déterminer de façon radicale la vacuité des relations humaines. De fait, Hayden est d'un défaitisme noir et incorrigible concernant le genre humain. L'humanité n'est pas capable de sincérité ni de discernement, une constatation qui le rend tout à la fois méfiant, rancunier et intolérant. C'est avec une pointe de machiavélisme qu'il place les autres au pied du mur sans le moindre regret, ressentant un certain plaisir à se venger de leur duplicité, de la dualité de leur personnalité toujours partagée entre honnêteté et dissimulation. C'est avec une cruauté abjecte qu'il rend justice en obéissant arbitrairement à ce qu'il pense être la droiture, sans concession pour les sentiments, pour les raisons inérantes à ce qu'il considère comme un crime, une aberration. C'est avec un sadisme avéré qu'il prend plaisir dans ces petits jeux malsains qui ne visent d'autres buts que lui apporter de petites satisfactions personnelles. C'est avec une hypocrisie révoltante qu'il dissimule son égoïsme et sa misanthropie derrière son attitude déstabilisatrice et trompeuse.
Malgré tout, Hayden est capable de s'oublier pour des idéaux élevés, une quête d'absolue, même si elle est utopique. Il est mal aisé de deviner ses intentions tant son comportement semble aléatoire et imprévisible. Savoir où il veut en venir relève presque du miracle et il ne faut pas compter sur lui pour vous éclairer sur ce sujet. Sans doute cela contribue-t-il au léger malaise que vous ressentez en sa présence, à la sensation d'avoir affaire à un être insidieux et perfide sous les dehors de l'ironique sollicitude, de l'énigmatique sociabilité. Malgré tout, Hayden n'est pas tout à fait l'électron libre qu'il paraît. Il recherche la vérité à tout prix avec une patience, une persévérance, une régularité et une ténacité qu'il convient de saluer. C'est un idéaliste capable de faire abstraction de toute question de moralité pour permettre ou imposer, la manière importe peu, l'ordre et l'équité. Il possède un sens profond de la justice qu'il n'hésite pas à rendre lui-même, se fiant davantage à son jugement droit et sincère qu'à celui rempli de mensonge de ses semblables. Machiavélique, il entrevoit la nécessité des moyens en vue et au service d'une finalité suprême qui le transcende. Cette mentalité à contribuer pour beaucoup à le rendre perfectionniste et discipliné. Un sang froid et un sens des détails qui lui confèrent un aspect effrayant de rigueur et de rigidité. Inutile de penser détourner son attention par des pirouettes ou des effets de style. S'il semble dans un premier temps rentrer dans votre jeu, il ne perd jamais un objectif des yeux. Hayden est en effet capable d'une grande fiabilité dès qu'il s'agit pour lui de défendre une cause qui lui est chère, se révélant dès lors d'une fidélité et d'une abnégation remarquable.
Un autre principe rigide à sa conception du monde, il ne peut pas concevoir et tolérer l'impolitesse dès lors que l'on requiert sa bonne volonté. Paresseux invétéré pour tout ce qui ne relève pas de l'exceptionnel ou de l'originalité à moins qu'il n'y trouve un profond intérêt personnel, il n'accepte de faire preuve d'une positive motivation que si les choses lui sont présentées avec tact et diplomatie. Aux dernières nouvelles, une attitude respectueuse et responsable n'a encore jamais conduit personne en enfer – forcément nous dirait-il, nous nous y trouvons déjà. Cette exigence frise presque l'obsession et s'il ne se pose pas en fervent défenseur de ce principe c'est uniquement parce qu'il n'accorde qu'un intérêt dédaigneux à ceux qui l'entourent, même s'il le dissimule. En revanche, il ne verrait rien d'anormal à vous mettre en danger de mort et à ne pas lever le petit doigt pour vous aider si dans votre appel désespéré vous oubliez le « s'il te plaît ». C'est une façon comme une autre d'horripiler les autres et de faire preuve d'un humour noir maladif en plus d'une attitude hautaine et absurde. Le comble étant que même ainsi il n'est pas dit qu'il agisse comme vous l'entendez. D'autre part, malgré son don limité, il demeure un adversaire qu'il ne faut pas prendre à la légère car observateur et prudent, il est avant tout un tacticien hors pair. Une faculté bien insoupçonnée à la vérité lorsque l'on observe l'adolescent dégingandé qui semble si innocent et sympathique au premier abord. Hayden appartient donc à ces personnalités insaisissables, qui fascinent et révulsent à la fois, qui attirent et effraient, qui séduisent et dégoutent. Il marie les contrastes, célèbre un idéal qu'il n'applique pas, se félicite d'une hypocrisie méprisable dont personne n'a conscience, dont il ne laissera jamais personne prendre conscience, dont il vaut mieux ne pas avoir conscience. Physique : Il serait peu dire que de qualifier ce petit crétin de fluet.
De taille moyenne si ce n'est relativement grande, ce n'est pas tant par ce trait qu'il apparaît malingre mais bien par l'ensemble d'une constitution menue qui lui confère une silhouette filiforme. A la limite du rachitisme, cet adolescent n'en demeure pas si différent des autres garçons de son âge. Avec indulgence, l'on pourrait dire qu'une forte poussée de croissance est seule à l'origine de ce corps chétif et gracile, mais ce ne serait pas rendre justice à des années de mal nutrition et d'acharnement thérapeutique. Son corps est efflanqué sans être famélique, mince sans être frêle, élancé sans être dégingandé. Il apparaît à la fois clair et évident qu'il s'agit d'un gringalet, mais d'un gringalet en bonne santé qui, somme toute, fait parfaitement illusion parmi ses camarades une fois vêtu, même s'il est vrai qu'il flotte toujours dans tout ce qu'il porte. D'une façon générale, tout chez lui semble long. Ses jambes ? Longilignes. Son buste ? Fuselé. Ses bras ? Déliés. Jusqu'à ses doigts, dignes d'appartenir au pianiste qu'il n'est pas, à la fois vifs et adroits, précis et puissants et vernis de noir s'il vous plait. Certes, on aura remarqué qu'Hayden est loin d'être une brute épaisse, mais celui qui penserait que finesse rime avec faiblesse autrement que sur un plan lexical souffrirait d'une sérieuse déconvenue. Ses muscles, saillant sous la peau, se disputant aux arrêtes anguleuses des os, sont allongés, étirés, fins mais néanmoins fermes et existants. Inutile de rechercher la moindre once de graisse qui se serait utilement logé dans cet amalgame d'os et de chair recouvert de peau. Qu'il esquisse le moindre geste demandant un effort certain, et le ballet des ligaments dessine sous cette dernière la plastique striée et nerveuse de ses muscles tendus, qui, sans laisser supposer une force sans commune mesure, laissent entrevoir une assez bonne condition physique. Hayden n'effrayerait pas une mouche mais une mouche ne l'effraierait pas non plus. L'adolescence a dessiné sur lui les contours d'un jeune homme, certes tout droit sorti de l'enfance, mais dont la musculature discrète et déliée jointe à son corps fin et fluet lui assure la silhouette d'un grand échalas, d'une maigreur un peu atypique mais guère choquante surtout lorsqu'il se trouve entouré d'autres garçons de son âge.
Tout bon adolescent qui se respecte arbore une coupe de cheveux loufoque, décalée, provocante ou négligée. Hayden ne fait pas exception à la règle et parvient même à réunir tous ces qualificatifs en sa seule personne. A ce niveau, il est bon de préciser qu'Hayden adore ses cheveux au risque de surprendre ou de choquer car il est vrai que la chose n'apparaît pas évidente quand on sait ce qu'il leur a fait subir. En fait, rien ne l'amuse plus que les remarques, critiques, insultes et autre intérêt que l'on saurait leur porter. De même, il possède une affligeante propension à en faire un jeu quotidien et presque inconscient en laissant ses longs doigts glisser dans ses mèches effilées ou en les laissant retomber anarchiquement sur son visage. Sur son visage ? En effet, la description ne saurait être plus appropriée puisque les dites mèches sont coupées justes à la moitié de celui-ci dérobant entièrement son regard à celui des autres, ne permettant qu'à un nez fin, pointu et court d'affleurer à leur surface. Si le côté jeune rebelle et chevelu est assuré, il n'empêche qu'il est horripilant de s'adresser à quelqu'un dont on ne voit pas les yeux et Hayden est un spécialiste du genre, ne les révélant que rarement à la face du monde. Car oui, ce n'est pas vraiment comme s'il en faisait tout un mystère, c'est juste qu'il aime agacer et déstabiliser. Penchant la tête de côté où la relevant pour regarder quelque chose de haut, ses longues mèches s'entrouvrent alors délicatement, découpant un triangle dans lequel apparaît volontiers l'œil tant rechercher. C'est un rideau d'une incroyable fluidité qui dresse un épis sur son crâne toujours réinventé puisqu'il dépend de la quantité de cheveux balancés d'un côté ou de l'autre.
Dire de ses cheveux qu'ils sont lisses ne suffiraient pas à résumer leur finesse satinée, leur raideur étudiée. Même un cataclysme ne suffirait pas à les emmêler et leur légèreté donne l'impression que chacun des filaments gris qui lui servent de cheveux retombe sur ses congénères de par sa volonté propre. D'une coupe ronde, longue sur le devant et courte sur l'arrière, elle n'a en soi rien d'exceptionnel si ce n'est qu'elle dissimule ses yeux. Pour l'exceptionnel, on s'en remettra à la couleur. Oh, rien n'aurait été perturbant s'il avait choisi de garder sa couleur d'origine, un noir de jais tout ce qu'il y a de plus ténébreux et de plus brillant. Mais évidemment, ce petit crétin ne pouvait avoir d'autre projet que de ruiner cette merveille de la nature héritée de son inconnu de père pour laisser un caprice tordu s'exprimer dans toute son aberration. Hayden s'est en effet récemment teint les cheveux en un gris soutenu quoique très clair et lumineux, aux reflets acier qui tournent à l'anthracite sitôt qu'ils ne sont plus éclairés. Non pas que la coloration elle-même soit choquante, il est même étonnant de constater qu'elle lui va plutôt bien et qu'elle ne surprend pas plus que ça surtout que, au delà du crime que constitue le fait de massacrer sa couleur naturelle, elle ne fait qu'écho à celle de ses iris.
Les yeux d'Hayden sont d'un commun aberrant. Bien sûr, ils demeurent d'un gris très clair cerclé d'un autre beaucoup plus terne frisant le noir et si l'on y regarde de très près, on y trouve quelque paillettes déclinant tout le dégradé de la fade couleur pré-citée. Mais mis à part ce détail qui somme toute reste relativement commun, ils ne sortent guère de l'ordinaire. Ils sont petits, un peu trop éloignés l'un de l'autre peut être mais honnêtement, il serait assez difficile de le remarquer à moins de vraiment le détailler et ce, cheveux relevés car sinon il est impossible de les regarder en même temps. D'une façon générale, la pupille en paraît toujours rétractée, sans doute l'habitude de voir au travers de ses mèches les protège-t-elle trop de la lumière et que se dévoiler les agresse immédiatement. Quoiqu'il en soit, il n'en a pas conscience mais il est vrai que cet élément lui donne un petit air reptilien tout à fait flippant, surtout lorsqu'il vous fixe intensément et sans cligner des paupières. Son regard se voit souvent indifférent, neutre ou attentif, des expressions habituelles et assez peu significatives qui engendrent à leur tour le désintérêt mais Hayden n'échappe pas comme tout le monde à la surprise, la colère, la gène, le dépit. La seule différence avec les autres c'est que ces sentiments là restent jalousement exprimés derrière le rideau salvateur de ses cheveux tandis que les premiers ne sont dévoilés que stratégiquement au grès de ses caprices. Manie prise par la force de l'habitude, exercer à observer d'un œil aiguisé tout ce qui l'entoure, Hayden plisse presque perpétuellement les yeux, les rendant encore plus fin ce qui accentue le petit côté serpent. Une particularité qui jointe à ses sourires ambigües et ses manières ne le rend que davantage déstabilisant. Enfin, Hayden est joueur. Même si ses yeux ne sont ni ravageurs, ni très expressifs, ni renversant, ils se montrent assez rarement, ce qui accentue la curiosité de les voir et laisse naître toute sorte de fantasme à leur sujet. L'on peut être déçu une fois le fameux orbe observé, ou ravi selon que l'on cristallise à ce sujet ou non. Toujours est-il que le sale gamin se fait le petit plaisir de les maquiller de noir juste au cas où il ne semblerait pas suffisamment décalé comme ça.
Pour le reste de son visage, on ne vous entretiendra que de la moitié visible qui aura échapper à l'invasion capillaire, soit bien peu de chose. L'avantage d'avoir quinze ans c'est que l'on ne ressemble plus exactement à un poupin. Les joues de ce cher petit enfoiré ont perdu les maigres rondeurs qu'elles avaient dans son enfance tandis que son visage s'est allongé vers une mâchoire triangulaire, aux bords nets et tranchés, plantée au dessus d'un cou long et fin comme le reste de son anatomie. Un menton volontaire sans être proéminent lui donne un air décidé et impertinent. Ses lèvres ne méritent presque pas d'être mentionnées tellement elles semblent inexistantes. Sa bouche donne l'impression de n'être qu'une fente régulière à peine surmontée et soulignée par deux petits bouts de chair rebondis, pâles et passant presque parfaitement inaperçu, se voyant juste assez pour ne pas briller par leur absence. Enfin, ce n'est pas faute d'avoir le sourire facile. Autant ses yeux ne trahissent aucune émotion, autant sa bouche est un livre ouvert sur ce qu'il ressent. Du moins est-ce l'impression qui en émane du fait sans doute qu'il s'agisse du seul trait visible pouvant trahir ses sentiments. A défaut de pouvoir observé ses yeux, on se console sur ce que l'on a n'est ce pas ? Malheureusement, Hayden ne fait que de très rares faux pas et ses sourires sont toujours animés d'une intention précise. Ce visage ignore le mot « sincérité » tant il est le parfait instrument de ses duperies coutumières mais ça évidemment personne n'est censé le savoir... Un dernier détail peut être ? Hayden possède un teint laiteux parcourut de grain de beauté dont seul son visage est un peu épargné. Ce n'est pas non plus une caractéristique très voyante mais simplement une fantaisie naturelle qui égaille un peu une peau blanche sans aucun éclat, pâle sans en être vraiment belle. En revanche, encore jeune, elle se dote d'un duvet enfantin sur le visage et d'ailleurs pratiquement sur tout le reste du corps puisque Hayden est pratiquement imberbe.Une caractéristique qui achève de le classer définitivement dans la catégorie androgyne.
Bien sûr, quels ne sont pas les jeunes adolescents ayant poussé trop vite qui se retrouvent dotés de traits ambigües ? Ce n'est évidemment pas comme s'il pouvait y avoir méprise mais disons que son physique de freluquet et son visage d'ange insolent ne l'aide pas vraiment à affirmer sa virilité. Comme il fallait s'y attendre, il n'y voit aucun inconvénient, mieux, il en joue, pire, il s'en amuse. Cet adorable petit crétin est plutôt mignon par dessus le marché. Rien à voir avec le tombeur de ces dames, ni la peluche incarnée, pas plus qu'avec la brute au cœur tendre ou avec le ténébreux réservé. Hayden possède un charisme subtil, un charme flegmatique, une beauté effacée. Le genre de garçon dont on déteste l'apparence dans la seconde où que l'on adore sans concession. La demi-mesure n'a pas de place ici, soit il dérange, soit il fascine et n'allez pas vous imaginez qu'il se préoccupe de votre avis. Comme s'il allait s'intéresser à quelque chose d'aussi trivial, ces futilités ne sont pas faites pour lui. Maintenant si d'un clin d'œil où d'un sourire à baffer il peut vous manipuler, n'allez pas croire qu'il va se gêner. Nonobstant, il ne faut pas croire que Hayden attire immanquablement le regard. Autant peut-on le qualifier de mignon, autant cette réflexion reste purement anecdotique dans une rencontre, la faute à cette habitude qu'il a de se fondre dans la masse quand bien même il paraît sans démarquer parfois. Et puis, si l'on peut sans mal le qualifier d'excentrique, le contraste avec son caractère réservé et calme fait bien vite oublier cette première impression. De toute façon, si on lui pose la question, il répondra surement une ânerie du genre qu'il n'est qu'un pauvre gamin malheureux qui veut attirer l'attention. Le tout avec ce ton insupportable qu'il utilise dans ce genre de circonstance et qui laisse parfaitement entendre qu'il se fout de votre petite personne. Il est vrai que sa voix n'est elle-même pas bien chargée de testostérone. Par bonheur, sa mue vous aura évité sa douceur mièvre haut perchée et ses intonations irrégulières et enfantines, mais compte tenu de ce qui va vous être servi, on se demande si c'est un mieux.
Sa voix est... spéciale. Commençons par les bons points afin de ne pas être dégouté tout de suite. Pour commencer elle est masculine. Jeune et d'une tessiture flûtée certes mais masculine. A la vérité, nul doute que s'il y mettait du sien elle pourrait être particulièrement séduisante à l'écoute parce qu'il possède un joli grain de voix à la fois clair et épuré, d'une jolie régularité dans la tenue des notes selon qu'il ponctue ses paroles d'une intonation plus ou moins marquées. Par ailleurs, il s'exprime sur un débit calme et posé, un rythme rassurant ou effrayant selon les situations mais qui d'une façon général ne le rend pas agressif pour un sou. De toute façon, l'agressivité ce n'est pas vraiment ce qui vous viendrait à l'esprit en l'entendant parler. Sa voix est douce et soufflée. Ses mots sont comme des soupirs perpétuels, une façon de parler qui peut énervé très vite mais qui met mal à l'aise à coup sûr. On entend davantage le souffle que le son lorsqu'il prend la parole ce qui lui donne une légèreté sur tout sujet assez déconcertante mais en parfaite adéquation avec le reste de sa personne. A la vérité, l'on s'y fait très vite parce que cela peut parfois devenir chantant selon le ton qu'il désire prendre, et sur ce registre, cet hypocrite de première possède un sacré répertoire. L'avantage de cette voix pour vos pauvres oreilles et par extension vos pitoyables personnes, c'est qu'il ne sait pas la rendre froide et coupante. En soit, l'on peut considérer qu'il s'agit d'une bonne chose et que même cela le rendrait sympathique, mais honnêtement, il serait plus juste de penser que cet apparent inconvénient pour son utilisateur n'est en réalité qu'une arme supplémentaire pour vous achever. Recevoir des remarques versatiles et sournoises en plein visage sur le ton de la conversation avec cette voix à la fois guillerette et fade est une véritable torture bien souvent sous estimée. Dans de très rares occasions, somme toute très exceptionnelles, il est capable de mettre fin à ce petit manège et à laisser sa voix s'élever dans toute sa splendeur, sans cette désagréable et horripilante manière de souffler en même temps. Dès lors, sa voix sonne avec des sons nets et ponctués, contrastant violemment avec ses sonorités habituellement fades et sans saveurs. L'on découvre à ce moment la mesure avec laquelle il cache son jeu jusque dans cette contrefaçon dissimulatrice et parfaitement maîtrisée. Une voix fuyante, sifflante, traître et trompeuse ça lui colle à la peau.
Mise à part cela, une foule de petites remarques s'imposent afin d'avoir une vision on ne peut plus claire de l'abjecte...hum... de l'adorable personnage. Hayden est l'incarnation de l'avachissement. Oui, il est vrai que les adolescents de nos jours ne savent plus se tenir mais là ça frise le cas pathologique. En plus d'être un paresseux fini, ce crétin est doublé d'un sans gène aberrant. Hayden est partout chez lui, n'escomptez pas à ce qu'il mette de gentils patins pour ne pas abimer le parquet, qu'il ne mette pas les pieds sur le fauteuil ou qu'il ne s'assied pas sur la table. Le principe est simple. Il se trouve debout ? De quoi pourrait-il s'aider pour quitter cette aberrante posture. L'être humain est un être d'une complexité fantastique mais il n'est pas fait pour se compliquer la vie à faire le pied de grue. Hayden aime répandre sa personne sur toute surface capable de l'accueillir, c'est un fait et une constante, c'est un sacerdoce, un style de vie et une raison d'être. Toute une philosophie qui célèbre la paresse et s'abandonne à la décontraction. Un mur ? Il s'y adosse. Une porte ? Il est déjà contre l'encadrement. Un fauteuil ? Il s'y trouve allongé et certainement pas d'une façon conventionnelle. Un lit ? Ne cherchez pas, il y a élu domicile. Une table ? Il s'y trouve perché. Un escalier ? A même les marches ou sur la rambarde s'il est en forme. Une fenêtre ? Assis sur le rebord. Une épaule ? Un accoudoir comme un autre. Il suffit que l'occasion se présente et vous pouvez être sûr qu'il ne la laissera pas passer.
Hayden c'est aussi et surtout la nonchalance à son paroxysme et surtout dans sa garde-robe. Tout, absolument tout, trahit son j'm'en foutisme trivial à ce sujet. Il porte les premières frusques qui lui passent entre les mains et qui se composent habituellement de tout ce que la mode peut se permettre de lui offrir et qui se voit porter par des générations d'adolescents. Ce n'est pas tant qu'il cherche à avoir de l'allure, mais il faut croire que la moindre guenille lui scierait comme un gant. L'aspect général laisse entrevoir le rebelle bon chic bon genre dans toute sa splendeur. Vêtements grunge à souhait, accessoires en pagaille, accumulation de couches différentes... C'est un grand adepte des écharpes et tient en horreur les shorts ou les bermudas. Pour les chaussures voyez converses, bottes, baskets... Le tout évidemment délassé et qui semble avoir survécu à toutes les guerres. Avec sa haute silhouette longiligne le rendu ne manque pas de classe et dissimule assez bien sa constitution malingre ce dont il lui ait gré car il ne passe ainsi que pour un adolescent comme tant d'autres. A noter qu'il n'est pas non plus réticent à une bonne chemise de temps en temps si jamais le caprice l'en prend. Autre chose ? Oui, et pas des moindres. Quelle stratégie adopter lorsque l'on a des bras immondes et martyrisés ? Mais les exhiber fièrement voyons ! Franchement, quelle question... Lorsque l'on passe son temps à s'entailler les bras depuis des années, inutile de s'étonner qu'ils soient bardés de cicatrices, surtout sur la face interne. Si Hayden a la chance de cicatriser relativement bien, il n'empêche qu'elles sont parfaitement visibles, se croisant et se séparant sans fin et ce jusqu'au coude. Le clou du spectacle étant les poignets qui dans le genre morbides remportent la palme avec les entailles parfois à peine cicatrisées ou en cours de guérison. Il n'est pas rare de le voir se balader avec une bande fermement serrée à ce niveau d'ailleurs, histoire de faciliter la guérison de la plaie. Inutile de décrire l'impression que cela donne de lui, on sent poindre la compassion pour se pauvre suicidé raté n'est ce pas ? Et puis quoi encore... Si seulement il pouvait nous débarrasser le plancher aussi facilement, ça lui rappelle des souvenirs d'ailleurs...
Hayden enfin, c'est le cauchemar de tout épicurien. Il n'aime rien. Ce sale gamin ne sait rien apprécier de la vie. Il n'aime pas manger, il n'aime pas dormir, il n'aime pas danser, il n'aime pas sortir, il n'aime pas étudier, il n'aime pas les gens, il n'aime pas la musique, il n'aime pas lire, il n'aime pas le soleil, il n'aime pas la ville, il n'aime pas la mer, il n'aime pas la pluie, il n'aime pas les cours... Une seule chose anime son être d'une volonté de vivre autre que la justice : il adore s'amuser et d'autant plus que c'est souvent au dépend des autres. Habituellement, il maquille son manque d'intérêt pour toute chose en réagissant comme tout adolescent normalement constitué le ferait mais il y a une chose sur lequel il ne peut tricher, c'est la nourriture. Hayden mange comme un ogre, pas de crainte à ce niveau, mais il a beau avaler des quantités inimaginables de nourriture, il ne prend pas un gramme, allez comprendre... Le pire dans cette histoire, c'est qu'il mange absolument n'importe quoi. Vous avez déjà essayé des huitres au ketchup avec des frites de salsifis ? Et bien lui si. Quoi qui passe à porter de plus ou moins comestible est immédiatement englouti. Non pas qu'il soit perpétuellement animé d'une faim dévorante mais plutôt qu'il s'amuse à essayer toute sorte de combinaisons gustatives même si le fait de se mettre à table pour accomplir cette tache lui est une idée insupportable. En général, il consomme toute sorte de chose infâme entre les repas et s'en trouve beaucoup mieux accommodé que si l'on lui dit que telle ou telle heure doit être dédiée à son instinct primaire d'engloutissement bestial. Il mange quand il a faim et tant pis si ce n'est pas le moment approprié, comme il peut être capable de s'asseoir devant un plat pendant l'heure du repas et se lever sans y avoir toucher une seconde avant de revenir deux heures plus tard prendre quelque chose. Les desseins des petits crétins sont définitivement impénétrables. ♦ Histoire Origines : Waterin, cette charmante petite île où il fait bon vivre en ce moment...n'est ce pas ? Position :Hayden se range définitivement derrière Sund et ses idéaux. Officiellement, il affiche une neutralité indifférente et attentiste en évitant de détailler son opinion d'un geste évasif de la main ou d'un sourire ambigüe. Officieusement, il est la voix de son maître, se vouant corps et âme au tyran et à la mise en place du régime, se montrant d'un zèle et d'une opiniâtreté terrifiants pour cette tâche. Il ne conçoit pas que l'on puisse remettre en doute sa légitimité et même s'il n'est pas naïf au point de dire amen à la moindre de ses paroles, il n'empêche qu'il préfère encore le suivre en s'appliquant à se rendre utile voire indispensable plutôt que de permettre à cette honteuse et dégradante démocratie de revenir en place. Royaliste ou extrémiste sur les bords le Hayden ? Et pas qu'un peu...
Dernière édition par Hayden Cole le Mar 16 Mar - 18:04, édité 16 fois |
| | | Hayden Cole
| Sujet: Re: Hayden Cole Lun 1 Mar - 17:39 | |
| Histoire : L'appart, 21 Octobre, 18h24. Le petit garçon se réveilla d'un coup en entendant frapper à la porte. Assis sur le plancher de la cuisine où il s'était endormi la veille au soir, il grelottait sous la mince couverture qui l'enveloppait, quelque peu tétanisé par une émotion qu'il ne parvenait pas à situer entre la joie et l'appréhension. A moins qu'il ne soit devenu familier de confondre les deux ? Les coups reprirent avec la même violence qui trahissait l'impatience de leur propriétaire et le frêle gamin bondit sur des gambettes qui s'activèrent aussitôt à le mener à la porte. Il tourna la clef avec empressement et tendit sa petite mimine vers la poignée où il dut appuyer de toutes ses forces pour ouvrir.
- Mam...
Il resta figé, la poignée toujours en main dans l'entrebâillement de la porte, posant les grands yeux inquisiteurs de son visage de sauvageon sur l'intruse qui, comme il avait pu le constater, n'avait rien de commun avec sa maman.
- Hayden, tu peux aller chercher ta mère ?
- Elle est sortie.
Il répondit froidement, ne manquant ni d'assurance ni de hargne malgré ses sept ans.
- Elle n'a toujours pas payé le loyer et ça fait trois jours que tu me donnes la même réponse, tu ne serais pas en train de me mentir par hasard ?
- Non, elle est sortie.
Un cataclysme quelconque n'aurait pas eu raison de cette résolution déterminée qui était la sienne. La propriétaire des lieux laissa échapper un soupir résigné de sa généreuse poitrine de matrone et jeta un regard au gamin qui lui faisait face.
- Tu manges correctement Hayden ?
- Oui.
- Tu as pris une douche ce matin ?
- Oui.
- Tu attends ta mère ?
- Oui.
- Ça fait longtemps que tu es seul ?
- Non.
- Tu ne veux pas que je t'aide à faire un peu le ménage ? Ça ferait surement plaisir à ta mère quand elle reviendra.
- Non.
- Tu ne veux pas monter chez moi alors ? J'ai mes petits enfants pour le week-end, tu pourrais jouer avec eux.
- Non.
- Tu es sûr ?
- J'en suis sûr.
Comprenant qu'elle n'obtiendrait rien de plus, elle soutint néanmoins son regard. A quoi sa mère pouvait-elle bien penser pour laisser un enfant de cet âge sans surveillance ? Dépitée mais surtout préoccupée par son bien être, elle hésita un long moment sur la conduite à adopter. Instinctivement, elle aurait été tentée de prendre soin du gamin en attendant sa mère, pas grand chose, juste lui préparer quelque chose de bon à manger, lui faire prendre une bonne douche... Et puis elle choisit de se montrer raisonnable. Inutile de se mêler des affaires des autres. D'ailleurs, le gosse semblait plutôt en bonne santé malgré son aspect chétif et puis surtout, il était aussi entêté que la mère, pas dit qu'il l'aurait laissé faire.
- Je repasserais plus tard alors.
- C'est ça.
Hayden referma la porte à clef et retourna s'asseoir sur le carrelage froid de la cuisine. Est-ce qu'elle rentrerait aujourd'hui ? Il attrapa le paquet de biscuit qui constituait la base de son alimentation depuis ces trois derniers jours et se mit à en mordiller un sans vraiment d'appétit mais conscient qu'il ne pouvait rester toute une journée sans s'alimenter. Ou alors ce sera demain ? Ses yeux se baladèrent sur le mobilier sobre de la pièce plongée dans la pénombre malgré l'après midi ensoleillée puisqu'on ne prenait plus la peine d'ouvrir les volets. Il n'aimait pas être tout seul. Achevant son biscuit et abandonnant sa boîte sur le sol, il se releva et se mit à déambuler jusqu'à sa chambre où il s'empara du manteau trois fois trop grand pour lui qui avait toujours été son préféré malgré que sa riche étoffe soit déchirée par endroit, malgré les boutons dorés qui s'écaillaient et dont un manquait depuis longtemps, malgré le cuir durci et élimé par les intempéries et le manque d'entretien. Il le passa rapidement, retroussant les manches trop longues tout en enfilant ses vieilles chaussures avec empressement. D'habitude elle revenait à cette heure-ci. Il pouvait bien aller l'attendre sur le pont n'est ce pas ? Ce n'était pas bien loin et puis il prendrait la clef comme ça elle ne serait pas fâchée.
Il sortit et prit le temps de fermer derrière lui alors que le soleil d'automne déclinait rapidement. Le vent transportait les feuilles mortes aux couleurs chatoyantes qui accompagnaient sa course tandis que le petit garçon hors d'haleine se précipitait avec angoisse et excitation au devant de celle qu'il attendait si impatiemment. Quand ils rentreraient, elle lui ferait des crêpes et ils les mangeraient tous les deux sur les balançoires du parc comme ils le faisaient souvent. Puis quand viendra le moment de se coucher, elle s'allongera près de lui jusqu'à ce qu'il s'endorme en lui chantant une chanson et en jouant avec ses cheveux comme cela lui arrivait souvent. Et quand il se réveillerait le lendemain matin, il l'entendrait dans la cuisine et ils partiraient ensemble au marché en jouant dans les flaques d'eau parce qu'il aurait plu durant la nuit. Hayden dut ralentir avant de se remettre à marcher. Le pont était plus loin que ce qu'il avait cru et les inspirations glaciales lui avaient incendié la gorge et les poumons. Il longea le trottoir en se rapprochant plus modérément, guettant la courbe du pont d'où il ne voyait l'autre rive. Il mettrait du sucre sur sa crêpe s'ils en avaient encore et s'ils n'en avaient pas assez, il lui donnerait sa part et elle sera heureuse. Il releva les yeux et aperçu une forme vague qui dépassait de la courbe du pont et s'allongeait de plus en plus.
- Maman !
Il se remit à courir et tant pis pour son point de côté, pour ses muscles que son empressement avaient affaiblis, pour ses chaussures dont la semelle ne tarderait sans doute plus à se détacher. Elle avançait calmement, observant le sol et releva la tête en entendant son cri avant de s'immobiliser. Enfin à ses côtés, Hayden s'arrêta en reprenant son souffle puis releva la tête vers ce visage rond et régulier qu'il connaissait si bien.
- Mam...
La claque fut violente, il en tomba à genoux. Abasourdi, le petit garçon porta une main tremblante à sa joue ou une trace rouge ne tarda guère à apparaître sur sa peau opaline et vierge d'enfant innocent. Ce ne fut qu'après que les larmes lui vinrent, silencieuses. Il ne pleurait pas parce qu'il avait mal, il pleurait simplement pour le geste. Parce qu'elle devait être en colère.
- Qu'est ce que tu fiches ici ?!
Elle criait mais cela importait peu puisque personne ne se trouvait sur une rive ou sur une autre.
- Ne te fâche pas s'il te plaît.
- Ne pas me fâcher ? !
Elle le releva brutalement, l'obligeant à lever le visage vers elle et lui mit une seconde claque qui n'avait rien à envier à la première. Elle s'accroupit et l'observa en silence avec un dédain évident et une colère enfouie.
- Je t'avais dit de rester à la maison. Qu'est ce que je vais faire de toi ? Tu ne sais que me désobéir c'est ça ? Ça t'amuse de m'inquiéter sans arrêt ? Comme si je n'avais pas suffisamment de choses dont je dois m'inquiéter.
- Non ce n'est pas ça...
Hayden essuya ses larmes de ses manches en s'obligeant à retenir ses sanglots.
- Je ne veux pas savoir. Je ne veux pas que tu deviennes un petit délinquant qui traine dans les rues. Tu peux au moins éviter de me faire honte non ? Et arrête de pleurer c'est agaçant.
Elle soupira en se relevant et fit quelques pas en rond en se frottant le front comme si elle était excédée par la situation. Puis sa main glissa jusqu'à ses lèvres, elle s'appuya sur la rambarde du pont. Alors, Sybille posa les yeux sur son fils et ils se remplirent de larmes lorsqu'elle trouva le courage de lui faire à nouveau face. Elle glissa au sol et le prit dans ses bras, laissant libre court à ses propres sanglots entrecoupés de ses remords.
- Excuse moi. Excuse moi mon chéri, tu sais que je t'aime n'est ce pas ?
- Oui maman.
- Et je t'aimerais toujours quoiqu'il arrive.
- Oui maman.
- Excuse moi. Je n'aurais pas du te frapper, c'est juste que j'ai eu peur tu comprends ?
- Oui maman.
- Tu m'aimes toujours n'est ce pas ? Tu sais bien que c'était juste parce que j'étais en colère.
- Oui maman. Je t'aime maman.
Elle serra son fils contre elle, ce petit corps qu'elle avait porté, ce petit être qu'elle avait élevé seule, cet enfant dont elle ne savait quoi faire. Une erreur de jeunesse qui avait bousillé sa vie. Elle n'avait que quinze ans lorsqu'elle avait rencontré Jonathan Cole, le genre d'aventure impossible et illusoire à laquelle se laisse prendre toutes les jeunes filles un peu naïve de sa catégorie. Il était jeune, beau, noble, séduisant et courageux. Il disait qu'il allait l'épouser jusqu'à ce qu'elle tombe enceinte, jusqu'à ce que le délicieux conte de fée soit brisé, jusqu'à ce qu'il l'abandonne sans même reconnaître son fils. Il était mort dans le coup d'état des royalistes, bien fait pour lui. Mais il lui avait laissé une sacrée responsabilité sur les bras, à elle qui n'était encore qu'une gamine, une pauvre fille à laquelle la chance n'avait jamais particulièrement sourit et qui se faisait toujours avoir par plus malin qu'elle. Voilà qu'elle devait s'occuper d'un gosse alors qu'elle n'était déjà pas capable de s'occuper d'elle même : foutu destin. Elle desserra son étreinte et le regarda dans les yeux. Un jour peut être, elle partirait, comme ça, mais elle ne reviendrait pas. Sans doute qu'on s'occuperait bien de lui. C'était un gentil garçon, maladroit, bruyant et capricieux comme tous les enfants mais un gentil garçon.
- On va rentrer à la maison maintenant ?
- Oui, et on mangera des crêpes.
Elle lui fit un bisous sur le front et tressaillit en sentant le léger tremblement de son fils. Avait-il peur d'elle ? Ce n'était pas juste, elle faisait des erreurs comme tout le monde, ce n'était pas simple de s'occuper d'un enfant et elle avait tellement de choses dont elle devait s'occuper.
- Je te le promets : je ne te frapperais plus jamais. Tu me crois Hayden, pas vrai ?
- Oui maman.
Le petit garçon ne lâcha son regard que lorsqu'elle lui prit la main et le ramena à la maison. Mensonge, doucereuse et douloureuse traîtrise, délicate et tortueuse tromperie... Hayden ne lui dirait pas qu'il savait quand elle lui mentait. Il ne lui dirait pas combien cela lui faisait du mal. Il ne lui dirait pas qu'il le savait toujours et qu'il avait toujours raison. Il ne lui dirait pas que lui aussi, pour ne pas la voir pleurer, pour ne pas la voir partir, pour ne pas la voir le haïr, il lui mentait.
Dernière édition par Hayden Cole le Mar 16 Mar - 14:03, édité 8 fois |
| | | Hayden Cole
| Sujet: Re: Hayden Cole Dim 14 Mar - 16:09 | |
| Le parc 03 Août, 16h08
- 2 -
- Ce n'est pas juste ! Vous n'avez pas le droit de prendre Hayden !
- Pourquoi ? Tu n'avais qu'à le prendre en premier !
- Les équipes ne sont pas équilibrées !
Les deux garçons s'affrontèrent longuement du regard comme si cet ascendant sur leur adversaire aurait suffi à le ranger à leur avis. Autours d'eux, une dizaine de gamin était réunie en cercle tout en délimitant une légère séparation qui figurait explicitement de la composition des dites équipes. Le temps était à l'orage et pas seulement sur un plan relationnel. Le ciel disparaissait sous des nuages bas et lourds qui emprisonnaient la lumière alors même que l'on se trouvait en pleine après-midi d'été. Un temps assez commun à Waterin qui n'effrayait pas plus que ça les enfants qui s'étaient réunis dans le parc avec la ferme intention d'y faire une partie de balle au prisonnier.
- Par Uen, ce n'est pas juste ! Si vous prenez Hayden, un membre de votre équipe doit venir dans la notre.
- C'est hors de question : vous serez plus nombreux !
- Ce qui nous donnera plus de chance de les toucher avec la balle. Ça ne me semble pas une mauvaise idée.
Chacun se détourna de la dispute entre capitaines pour fixer le petit garçon de onze ans affalé sur un banc, les bras derrière la nuque qui, se sachant observé, se releva d'un mouvement vif pour passer en position assise. Le principale intéressé par cet dispute ayant tranché la question, la tension ambiante retomba significativement devant son petit sourire ironique.
- On commence ?
Son chef d'équipe acquiesça comme la moitié des gamins présents et prit l'organisation en main alors que la partie s'engageait avec cet enthousiasme et cette énergie propre aux enfants de cet âge. Dès les deux premières minutes de jeu, la tactique d'Hayden fut payante puisque l'équipe adversaire souffrait déjà de trois prisonniers contre un seul de la leur. Malgré tout, le petit garçon ne se faisait pas d'illusion. Il était la cible principale de leurs adversaires, l'homme à abattre pour faire reconnaître sa valeur aux autres joueurs. Souple, vif et agile, il possédait la constitution idéal pour l'esquive, pour se glisser entre les joueurs et le ballon avec aisance et facilité. A l'inverse, il était particulièrement désavantagé dès qu'il s'agissait de passer à l'attaque, manquant de force et de précision. La partie battait son plein à grand renfort de cris surexcités, lorsqu'il se mit soudainement à pleuvoir. Rapidement, le parc qui était déjà détrempé par les pluies précédentes ne fut plus qu'une immense flaque dans laquelle s'éparpillaient les enfants pour rejoindre un abri, se promettant de remettre la partie à plus tard tout en jouant avec l'eau, poussant leurs camarades dans les flaques ou les tirant des auvents. Ce fut dans cette débâcle que le corps chétif d'Hayden fut propulsé de tout son long dans une fantastique marre de boue dont il se releva avec grande difficulté, glissant dès qu'il parvenait à mettre un pied au sol. Remis sur pied avec l'aide d'une autre camarade, il imita les autres qui se séparaient et s'enfuyaient en riant pour retourner chez eux. Sophie l'accompagna pour un bout de chemin avant de se préparer à tourner pour entrer dans son propre immeuble. C'était elle qui l'avait aidé à se relever, elle aussi qui prenait toujours soin à ce qu'il ne soit pas martyrisé ou mis à l'écart, s'étant pris d'affection pour ce garçon déjà si énigmatique.
- Ça ira avec ta mère ?
- Bien sûr, ce n'est pas grand chose. Il suffit de nettoyer.
- Elle est vraiment gentille, moi je vais surement me faire gronder.
- C'est la meilleure.
Ils se séparèrent et le garçon parcourut les derniers mètres qui le séparait de chez lui. Hayden grimpa vivement les escaliers, trempé de la tête au pied et couvert d'une boue que l'averse et sa course n'étaient pas exactement parvenues à effacer. Farfouillant dans sa poche, il en sortit sa clef et l'introduisit dans la serrure avant de pénétrer dans le petit appartement qu'il avait toujours partagé avec sa mère. Elle n'était pas là. Elle rentrerait sûrement d'ici une heure, juste avant que la nuit tombe, ou bien elle serait partie se soûler avec des amies et il devrait aller la chercher en la portant à moitié comme la dernière fois. Il fila directement dans la salle de bain où il enleva ses vêtements alourdis par l'eau et salis par la boue. Son reflet dans le miroir lui offrit une vision méconnaissable de lui même, les cheveux brunis par la boue, le visage taché de terre sur lequel l'eau tombant de ses cheveux avaient tracés des sillons similaires à des larmes, et un genoux égratigné où perlait son sang à moitié recouvert lui aussi de terre. Comme cela arrive souvent, il ne prit soudainement conscience de la douleur qu'après avoir vu qu'il s'était blessé et les larmes aux yeux, il entreprit de se débarbouiller avec soin sous l'eau chaude et presque bouillante de la douche. Enfin propre, un pansement sur sa blessure qu'il avait oublié par la même occasion, il passa des vêtements secs tout en posant les sales dans le lavabo. Il fallait qu'il lave tout ça avant qu'elle ne revienne. Il ne fallait pas qu'elle s'inquiète, qu'elle se fasse du soucis. De toute façon il allait tout nettoyer, elle n'y verrait rien.
Dans un premier temps, il revint à l'entrée armé d'une serpillière avec laquelle il effaça ses traces de pas. Puis, la serpillère lavée à son tour, il s'attaqua à ses vêtements, laissant couler l'eau et frottant avec acharnement pour faire partir les tâches d'herbe et de terre qui y avaient élu domicile. Il s'évertua ainsi jusqu'à ce que ses mains rougies ne le fassent souffrir et qu'il s'estime plus ou moins satisfait. Son pantalon s'ornait à présent d'un trou au niveau du genoux tandis que son tee-shirt ne retrouverait sans doute jamais sa couleur crème d'origine à cause de la trace verdâtre qui parcourait tout le flanc droit. S'avouant vaincu, Hayden les porta à sécher sur le fil où l'attendait le linge propre qu'il plia précautionneusement comme il le faisait depuis tout petit. Ses vêtements n'étaient presque pas abîmés, sa mère n'y verrait rien, ou du moins pas tout de suite. Elle aurait été fâchée s'il n'avait pas arranger la situation, peut être qu'elle lui en voudra de lui avoir menti. Est-ce qu'il ne ferait pas mieux de lui en parler ? Elle le punirait sans doute et puis, elle serait triste. Il ne voulait pas qu'elle soit triste, surtout par sa faute. Mais ce n'était pas une raison suffisante. Elle lui disait toujours que s'il se comportait mal, il serait puni et voilà qu'il ne savait que dissimuler son forfait. C'était minable, ça le dégoutait. Puisqu'elle n'en saurait rien, il devait agir à sa place.
Il passa à la cuisine, ouvrit le tiroir et y prit ce dont il avait besoin avant de filer à la salle de bain et de s'y enfermer. Ça faisait longtemps qu'il ne l'avait pas fait, il tremblait un peu. Hayden s'assit sur le rebord de la baignoire et remonta doucement l'une de ses manches. La dernière cicatrice s'était bien résorbée, on ne la voyait presque plus tandis que ses discrètes et plus anciennes consœurs n'étaient que peu visibles puisque situées dans la partie interne du bras. Il prenait garde à ce que ces blessures n'attirent pas le regard, il savait que sa mère aurait des ennuis si les autres étaient au courant. Il craignait un peu aussi qu'on lui en veuille et puis après tout, ça ne regardait que lui. Il posa son coude sur les genoux après y avoir apposé une serviette et sa main sur son épaule avec une méthode qui trahissait l'habitude de cette préparation. Lorsqu'il resserra ses doigts autour du couteau, il se sentit pris d'un irrationnelle peur panique qu'il jugula rapidement en respirant profondément. Puis, calmement, il apposa la lame sur sa peau, contact froid et agressif du métal sur sa chair. Il s'entailla consciencieusement les quelques centimètres qu'il avait choisi pour subir la punition qu'il méritait. Les enfants sages ne faisaient pas de bêtise. Ils ne salissaient pas leurs vêtements et ils ne mentaient pas à leurs parents. La douleur lui faisait monter les larmes aux yeux mais le libérait aussi progressivement de son angoisse et de sa culpabilité. Il estimait se rendre justice même si ce n'était pas agréable, c'était honnête.
Puis il laissa tomber le couteau dans le lavabo où il rinça son bras soigneusement avant de compresser la plaie avec la serviette où figurait déjà des traces de sang. Il commençait à farfouiller dans la pharmacie avant de se souvenir qu'il avait utilisé le dernier pansement pour son genoux. Hayden rouvrit la porte de la salle de bain. S'il se souvenait bien il y en avait dans la cuisine. Il se remit à fouiller dans les placards, sa serviette sur le bras qu'il tenait levé pour couper un minimum la circulation sanguine, avant de trouver ce qu'il cherchait. Calmement, il revint vers la salle de bain quand la porte s'ouvrit sur sa mère. Dire qu'il n'avait pas refermé à clef comme d'habitude. Dire qu'il savait qu'elle allait revenir peu de temps après son propre retour. Il avait été négligeant et éminemment stupide.
- Hayden ? Qu'est ce que tu fais ?
- Ce n'est rien, je me suis blessé en jouant. Ne t'inquiète pas.
Sa mère posa son sac directement dans l'entrée et s'approcha de lui, soucieuse. Terrorisé à l'idée qu'elle découvre son secret, son fils courut presque jusqu'à la salle de bain au moment où elle essayait de l'attraper, convaincue cette fois qu'il lui cachait quelque chose de grave.
- Fais-moi voir.
- Non, ce n'est rien ! Laisse-moi tranquille !
La surprise la saisit soudain et elle le lâcha avant de se reprendre en main. Une seconde durant laquelle elle n'avait pas reconnu son petit garçon. Lui toujours si calme, enjoué et optimiste qui soudain venait de la repousser brutalement en lui criant dessus. Il venait d'atteindre la porte juste à côté et tentait de la refermer lorsqu'il trouva l'opposition de sa mère de l'autre côté.
- Hayden dis-moi ce qui se passe.
- Non !
- Je vais entrer de toute façon, dis-moi ce qui se passe !
- Non ! ! !
Néanmoins, ses bras de petit garçon n'avaient pas la force de lutter contre une adulte qui s'évertuait à entrer malgré tout. Il finit par reculer alors que la porte soudainement privée de sa contrainte vint frapper le mur avec violence, sa mère se tenant dans l'encadrement. Ses yeux passèrent de son fils à son bras ensanglanté, au couteau dans le lavabo, à la serviette tachée de sang qui se trouvait à ses pieds. Il se mit à s'expliquer entre ses sanglots, tremblant de rage ou d'effroi, perdu et paniqué.
- Pardon maman, je ne l'ai pas fait exprès !
- ...Hayden...
- C'est à cause de la pluie... j'ai...j'ai glissé et je me suis sali. J'ai tout lavé, ne t'inquiète pas ! J'ai tout lavé... mais... C'était ma faute tu vois. C'était ma faute alors... Ne m'en veux pas maman, pardon...
- ...Qu'est ce que tu as fait ?
Elle s'avança vers son fils qui eut un mouvement de recul en saisissant son bras meurtri dans sa main.
- N'y touche pas !
Elle s'accroupit à sa hauteur alors qu'il continuait à lui fournir des explications sans logique.
- J'ai glissé et... et il y avait de...de la boue... J'ai fait une...une bêtise... pardon...
Ses sanglots devenaient si violent qu'il n'était pas capable de poursuivre ses phrases d'une traite.
- Mais... ne t'inquiète pas... c'est bon maintenant... je me suis puni...
Horrifiée, elle vit ses doutes se confirmer. Il s'était infligé ça tout seul ? Le terrifiait-elle au point qu'il préfère se blesser plutôt que de lui avouer la vérité ? Croyait-il vraiment qu'elle allait lui réserver une punition terrible à cause de trace de boue sur des vêtements ? Elle devait admettre qu'elle avait été un peu rude ces derniers temps. Elle avait été renvoyée de son travail et avait du en cumuler deux autres pour continuer à pouvoir payer le loyer et se nourrir. Souvent fatiguée, elle n'avait pas le temps de s'occuper de lui comme elle le devrait et surtout, elle n'avait pas la patience de le faire. La semaine dernière ne s'était-elle pas emportée parce qu'il avait fait tomber la bouteille de lait ? La veille, ne l'avait-elle pas envoyé au lit en lui hurlant dessus parce qu'il avait abimer son chemisier préféré en le lavant ? Sibylle l'attira contre elle en le berçant doucement alors que la culpabilité écrasait son cœur. Elle était vraiment la pire des mères qui soit...
- Ça va aller mon chéri. Calme toi. Je ne suis pas fâchée.
Que devait-elle faire ? Que devait-elle dire pour gérer cette situation ? Tout en continuant à le réconforter, elle prit son bras et le nettoya avec la serviette. Il y avait d'autres cicatrices... Depuis combien de temps faisait-il cela ? Comment avait-elle pu passer à côté ? Maintenant qu'elle y repensait c'est vrai qu'elle avait remarqué telle ou telle petite blessure et n'y avait pas prêté plus d'attention. Quel enfant ne se blessait jamais ?
- Pourquoi tu as fait ça ?
Hayden était plus ou moins parvenu à se calmer. S'il pleurait toujours, ses sanglots s'étaient apaisés. A la question de sa mère, ils repartirent de plus belle et elle dut attendre patiemment en le câlinant tendrement pour qu'il trouve le courage de répondre à ses questions.
- Tu avais peur que je te punisse c'est ça ?
Il secoua vigoureusement la tête en signe de négation, plongeant sa mère dans la perplexité.
- Non... Je... je savais que...tu serais déçue.
Ce qu'il lui confiait était comme une claque au visage. Elle qui se félicitait constamment auprès de ses amis et de ses voisins d'avoir un fils si merveilleux. C'était un enfant adorable et serviable, mariant à un visage d'ange un sourire à croquer, qui savait déjà faire preuve d'une grande autonomie et qui ne se plaignait jamais. Même quand elle était injuste, Sybille ne l'avait jamais entendu se plaindre ni jamais vu se mettre en colère. Comment évacuait-il ses émotions s'il ne les manifestait jamais ? Cette pression qu'il s'imposait, comment la supportait-il ? Elle le força à la regarder.
- Hayden, écoute moi bien. Jamais tu ne pourras me décevoir. Tu m'entends ? Tu es mon fils et je suis très fière de toi.
- Mais...tu es triste quand je...fais une bêtise...
- Tu n'as pas à t'inquiéter de ça. C'est normal pour les parents de se faire du soucis pour leur enfant.
- ...mais...je ne veux pas être un soucis !
Il la repoussa violemment et Sybille l'observa avec un air interloquée. Elle ne comprenait pas. D'où venait ces angoisses ? D'où venait cette détresse ?
- Tu as déjà trop de soucis.
Que répondre à cela ? Que dire à cet enfant qui avouait les faiblesses de sa mère en s'en faisant le reproche ?
- Je ne veux pas que tu fasses ça. C'est dangereux et ça m'inquiète alors ne recommence plus jamais.
- …
- Hayden ?
- Je te le promet.
- Et si tu as un problème je veux que tu m'en parles à l'avenir.
- Oui.
- C'est bien. Viens là.
Tandis qu'elle le serrait encore dans ses bras, Sybille jugulait la sensation désagréable qui lui étreignait le cœur. Un sentiment d'impuissance et de culpabilité mêlée qui étouffaient en elle toute l'énergie qu'elle déployait pour faire de son mieux et être une bonne mère pour lui. Un idéal qui ne sera sans doute jamais. Un idéal qu'ils savaient mensonger et pour lequel ils se bandaient les yeux tous les deux, refusant de voir la réalité qui pourtant s'imposait. La pensée qu'il venait de lui faire une promesse intenable l'effleura et une vague de désespoir la submergea. Peut être qu'au fond, cet enfant qu'elle aimait n'était qu'une illusion qu'il dressait pour lui faire plaisir, pour ne pas l'inquiéter, pour qu'elle puisse avancer. Mais ce n'était pas aux enfants de soutenir leurs parents...
Dernière édition par Hayden Cole le Mar 16 Mar - 14:05, édité 5 fois |
| | | Hayden Cole
| Sujet: Re: Hayden Cole Mar 16 Mar - 10:35 | |
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| | | Hayden Cole
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| | | Gabriel Jewel Sund - The Master.
| Sujet: Re: Hayden Cole Mar 16 Mar - 18:28 | |
| Bienvenuuuueee <3
Pour moi, c'est parfait =) Ayant l'aval de Misaki-chérie, je te valide ! \o/
Bon jeu x3 |
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| Sujet: Re: Hayden Cole | |
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